Mosus de bonne question ! À force de me le faire demander, j’avais pas vraiment le choix de m’arrêter et d’y penser sérieusement.

En ces temps où les téléchargements et le streaming semblent régner en maîtres incontestés, kossa donne, comme disait l’autre ! Est-ce que les efforts que je fais pour nager à contre-courant en valent vraiment la peine?

Faut remonter à mes origines en affaires pour comprendre mon raisonnement. Sautez le prochain paragraphe si l’époque néolithique du iPhone ne vous intéresse pas 🙂

J’ai quitté en 1993 le monde informatique de l’époque après y avoir nagé pendant 20 ans… et oui je suis un dinosaure dans ce merveilleux monde technologique. À mes débuts, 16 ko de mémoire prenaient environ 20 pieds de plancher dans une salle climatisé à 68° et un disque dur de 10 mo pesait une quarantaine de livres ! Le premier ordinateur complet que j’ai vendu coûtait 1.2 millions de dollars et était livré par deux 53 pieds. J’ai vendu des mainframes, des minis et des micros-ordinateurs. J’ai fait partie de la révolution des ordinateurs portatifs avec Toshiba et vendu le premier vrai ordinateur portatif au Canada le T1100+… il pesait 10 lbs. En 1993 la micro-informatique évoluait à vitesse «grand V» , les marges bénéficiaires chutaient à vue d’oeil et la qualité des produits et services offerts diminuait tout autant, de là ma décision de me lancer « à mon compte ».

Ma mission de départ était d’offrir à tous, toute la puissance et les bénéfices des technologies modernes et ce en respectant les contraintes budgétaires propres à chaque client. Pour faire simple : rendre accessible aux plus petits ce qui était l’apanage des plus fortunés et/ou plus gros. Ça reste encore et toujours mon objectif. Certains diraient un espèce de Robin des Bois !

En 1999 je faisais mes premiers CDs, conséquence d’une opportunité à l’International. Des lots d’une vingtaine de disques à la fois personnalisés avec des étiquettes (ouache) imprimées en couleur et des feuillets imprimés au jet d’encre, coupés et pliés à la main un par un, le tout livré en France. Ça se vendait $21 du CD… pas cher, pas cher… un de mes fournisseurs le faisait pour certains de ses clients et vendait ses disques 99$ chaque ! Aujourd’hui, un coffret beaucoup plus beau avec un disque imprimé en thermique directement sur sa surface coûte aussi peu $3.69 l’unité en quantité de 100 et $1.59 pour un équivalent fait en quantité de 500 en usine… on a fait du chemin !

Au fil du temps la clientèle a changé. Au départ principalement corporative avec des besoins de distribution de données, ma clientèle est devenue presqu’exclusivement issue du milieu culturel. La majorité des artistes que je rencontre sont soit émergents ou cultivent leur passion en parallèle avec une carrière professionnelle qui n’a rien à voir avec le milieu artistique. Autant les petites quantités que j’ai produit ont servies dans le passé comme démo à des artistes établis, les même petites quantités permettent aujourd’hui à plusieurs d’obtenir un revenu direct de leur passion et ce, sans se ruiner.

C’est bien beau le virtuel avec ses téléchargements et ses streaming mais après un show, quand les spectateurs ont apprécié ce qu’ils ont vu et entendu, mes clients préfèrent avoir un disque à leur offrir pour quelques dollars plutôt que de l’air.

Un empêche pas l’autre, mais pour quelques années encore, il y aura des gens pour qui un disque physique sera toujours plus attrayant qu’un fichier téléchargé. Si le vinyle et les cassettes 4 pistes font un retour et que malgré l’avènement du numérique on continue d’imprimer autant de papier qu’avant, je demeure persuadé que les CD et les DVDs ont encore plusieurs années devant eux.

Les distributeurs étant toujours aussi gourmands et les plateformes de streaming aussi généreuses avec leur $0,10 du mille écoutes sont les meilleures motivations pour continuer d’encourager les artistes à s’auto-produire. Le disque vendu sera peut-être au final numérisé dans une playlist, mais il aura au moins atteint ses objectifs de promotion de l’artiste, de générateur de revenu et de véhicule de transfert.

Un CD ou un DVD en petit tirage, c’est comme la tarte au sucre à la crème de maman, faite avec tout l’amour d’une mère… je ne peux que constater à toutes mes productions l’amour et le soin incroyable que mes clients apportent à la réalisation de leur projet. Non seulement le contenu du disque est normalement hyper léché, le même soin est apporté à son habillage et à sa présentation. Même dans les cas de productions très artisanales, on retrouve la même ferveur dans la réalisation du projet.

Qui peut résister à un morceau de tarte au sucre à la crème de maman?

Au final…

  • Je rencontre plein de gens avec des talents incroyables de toutes sortes d’horizons;
  • J’ai le sentiment de participer un tant soit peu à leur succès en leur permettant de présenter le fruit de leur travail à son meilleur;
  • Les disques que je produit, sont un écrin de prestige pour des chansons, des envolées musicales, des spectacles qui demeureront des souvenirs tangibles pour ceux qui les ont acquis et de merveilleuses découvertes pour moi;
  • Mes autres activités professionnelles me permettent d’offrir toute une gamme de services complémentaires en imprimerie et en graphisme.
  • Même si tout évolue à une vitesse phénoménale, les dinosaures font encore parler d’eux, alors…

Pourquoi ne pas continuer ?

Je réactive une page Facebook particulière pour ce service : https://www.facebook.com/PetitesQuantites/ Nouvelles promotions à venir sous peu

Au plaisir de travailler ensemble !